Remicom.tv reçoit Monsieur Jean-Marie FLEURY, créateur et propriétaire du journal le « GHI ». 11.12.1970 première parution du journal, comment a débuté cette aventure ? Qu’en est-il aujourd’hui, son évolution, ses publications ? Tout ce qu’on a toujours voulu savoir sur le journal gratuit préféré des genevois !

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Transcription de l’émission 87 : Monsieur FLEURY Créateur et propriétaire du journal GHI

R
Le 11 décembre 1970 le premier numéro du GHI séquence nostalgie aujourd’hui le troisième sans doute il a eu 40 ans l’année dernière, en fin de l’année dernière, et j’ai le plaisir de recevoir Jean-Marie FLEURY, bonjour.
J

Bonjour
R
Bienvenue chez nous donc c’est un plaisir de revenir un petit peu sur les débuts du GHI que vous avez donc créé, qui a fêté ses 40 ans au mois de Novembre 2010, c’est ça, d’abord on vous demande souvent pourquoi GHI Genève Home Information quelle était l’idée de ce titre?
J

C’était vraiment les informations, je dirais locales, les ménagères qu’on voulait introduire dans la maison, dans le home des gens à Genève et en allant dans tous les ménages. C’est l’idée de base.
R
Donc il y avait déjà cette petite connotation anglaise Home pour …
J

Tout à fait le Home qui était francisé quelque part on peut dire.
R
Alors ça c’est un des premiers?
J

ça c’est un des premiers c’est le numéro trois en fait.
R
OK, peu avant noël, donc trois pages et c’était un bimensuel ?
J

Tout à fait.
R
Donc racontez nous un petit peu le parcours, l’évolution parce que évidemment maintenant c’est un hebdomadaire, le bébé des Genevois?
J

C’est une grande aventure en fait la décision provient… j’avais une petite agence de publicité mais qui était très modeste à l’époque je dirais que tous les médias étaient en main des grandes agences, on ne les cite pas c’était Publicitas, Annonce Suisse… à l’époque qui détenaient vraiment le marché de tous les médias, et en fait ces gens ne laissaient aucune miette je dirais aux entrepreneurs qui voulaient rentrer dans cette branche, donc il ne restait qu’une solution c’était de créer quelque chose donc j’ai réfléchi je me suis dit tiens en suisse alémanique il existe un journal gratuit par ville d’une certaine importance c’est curieux que la suisse romande ne connaisse pas ce phénomène, j’ai dit bien je vais tenter le coup, tout le monde m’a crié casse coup, ce n’est pas possible, ça n’existe pas, on ne peut pas faire ça, enfin bref on n’a pas la même mentalité ce qui était vrai quelque part, et j’ai lancé ce journal en 1970 je n’avait pas d’argent donc je ne risquais pas grand-chose en fait j’avais tout à gagner et rien à perdre c’est le cas de le dire, les autres je dirais éditeurs de journaux gratuits qui sont venus après avaient souvent beaucoup d’argent et se sont tous cassé la figure finalement.
R
C’est ça et bien après parce que c’est vraiment l’ancêtre des gratuits et c’est près de 40 ans…
J

C’est le premier gratuit qui s’est édité en suisse romande donc qui est devenu après GHI, on a fait le même journal à Lausanne qui s’appelle Lausanne Cités.
R
Oui voilà on découvre le même habillage.
J

10 ans plus tard j’ai attendu en fait que GHI ait une certaine notoriété à Genève pour lancer ce journal, ce même journal à Lausanne, j’aurai pu aller loin mais en fait je dirais que la Suisse romande est petite, les villes sont petites et d’autres journaux ont été créé dans les autres villes de suisse romande enfin ça n’a pas vraiment un grand succès, ça fonctionne mais je veux dire, relativement, modestement.
R
Que celui-ci est vraiment évidemment très très nuls de… Quel est la tendance de ce journal il n’y a pas de langue de bois, tout est par moment satiré?
J

Oui ça était plus que ça il y a quelques années, je vais peut-être faire un retour en arrière, c’est vrai qu’au départ ce journal a fait rigoler les éditeurs de journaux en place en disant ça n’a aucune chance de parvenir à s’établir, quelques années après Jean-claude Nicole qui était je dirais le meneur ou le responsable ou le président des éditeurs de journaux de Genevois et ça essayait d’acheter le journal, ses collègues n’ont pas suivi en disant : non non non, on ne va pas mettre d’argent là-dedans ça va se casser la figure tout seul, donc cinq, six ans après ils se sont inquiétés, pas cinq, six ans, trois quatre ans après ils se sont vraiment inquiétés parce qu’ils ont vu que le journal continuait petit à petit c’était modeste effectivement 6 pages, 8 pages, 12 pages, c’est ce qui finalement a fait le succès déjà c’est que ça a commencé modestement et ça a grandit en fonction de son succès, et les éditeurs de journaux quand ils ont vu que ça continuai à paraître et tout, bon alors là ils ont mis en place les grandes batteries, ils ont lancé des boycottages dans tous les domaines possibles et imaginables, je crois que toutes les associations quelles qu’il soit à Genève boycottaient GHI c’était le mot d’ordre général, le traite club en priorité qui était quand même je dirais le plus grand fournisseur de publicités de la place de Genève, comme il y a lieu dans les autres villes, et là ils avaient réussi à faire un accord avec que les éditeurs de journaux, recevoir un rabais supplémentaire sur leur publicité, s’ils acceptaient de boycotter année après année GHI, et c’était fait par les, je ne sais pas, par les maisons de travail temporaire, l’association des maisons… en fait je veux dire tout ce qui était… l’UIM c’était l’union des industries de la métallurgie qui mettaient un peu de publicité, offre d’emploi à l’époque, tout ce qui était organisé en association finalement boycottait GHI. Tout ça a duré pendant 7 ans et je crois que c’est en 2007 seulement que j’ai réussi à faire sauter ces boycottages, j’ai eu une idée géniale je dois dire, j’ai semé la zizanie comme on dit parmi ces milieux en faisant des comparaisons de prix entre les grands magasins alors ça c’était le début de la fin et ils n’ont pas supporté ça.
R
Voilà, de la publicité comparative…
J

Exactement voilà, un litre de lait coûtant un franc dans tel magasin coûtait 2 francs dans l’autre donc c’était 100 % plus chers et quelque part ça détruit la clientèle de certains grands magasins et c’est vrai et quand ce boycottage est tombé, bon c’était pour pas le nommer mais c’était le grand passage, le nouveau directeur du grand passage est venu me voir en me disant on a vraiment un gros problème on n’a pas un fil mais une grosse corde à la patte, plus personne ne franchit les portes de notre supermarché vous avez complètement démoli notre clientèle…
R
Quand on voit le pouvoir finalement!
J

Donc j’ai dit : Voilà je vous donne la preuve que c’est un journal qui est lu et donc vous le boycottez depuis tellement longtemps et il m’a dit bon je ne vous le garantis pas mais je vais essayer de faire tomber ces boycottages, ce qu’il a fait et quelques années après et bien les gens sont arrivés dans… ces grands commerçants sont arrivés dans GHI ,bien sûr c’était pas pour ma belle gueule, mais c’était en fait parce que leurs intérêts, non non mais leurs intérêts je veux dire faisaient… le grand passage par exemple a fait des comparaisons de, a fait des sondages auprès de sa clientèle donc ils ont mis sur une table à l’entrée des magasins tous les quotidiens, tous les journaux qui se publiaient à Genève et ils ont demandé à leurs clients qui rentraient qu’est-ce que vous lisez comme journal ici et GHI arrivait tellement largement en tête qu’ils ont dit effectivement, on s’est vraiment trompé donc il fallait… on aurait du utiliser ce journal plutôt que les autres ou en complément avec les autres ce qui s’est passé par là suite.
R
Donc j’ai dit : Voilà je vous donne la preuve que c’est un journal qui est lu et donc vous le boycottez depuis tellement longtemps et il m’a dit bon je ne vous le garantis pas mais je vais essayer de faire tomber ces boycottages, ce qu’il a fait et quelques années après et bien les gens sont arrivés dans… ces grands commerçants sont arrivés dans GHI ,bien sûr c’était pas pour ma belle gueule, mais c’était en fait parce que leurs intérêts, non non mais leurs intérêts je veux dire faisaient… le grand passage par exemple a fait des comparaisons de, a fait des sondages auprès de sa clientèle donc ils ont mis sur une table à l’entrée des magasins tous les quotidiens, tous les journaux qui se publiaient à Genève et ils ont demandé à leurs clients qui rentraient qu’est-ce que vous lisez comme journal ici et GHI arrivait tellement largement en tête qu’ils ont dit effectivement, on s’est vraiment trompé donc il fallait… on aurait du utiliser ce journal plutôt que les autres ou en complément avec les autres ce qui s’est passé par là suite.
J

Comme on dit j’ai appris sur le tas. Donc j’ai commencé j’avais… moi j’étais tout seul avec une secrétaire à mi-temps qui me tapait les textes que je lui donnait, ensuite j’ai monté un service de distribution parce qu’effectivement tout ce que je commandais à l’époque, il fallait que je paye à l’avance donc comme je n’avais pas d’argent, pas de capital de départ c’est assez difficile il fallait vraiment que je rentabilise chaque édition mais enfin j’ai toujours eu une parution très précise, très ponctuelles. En 40 ans, pas une seule édition de GHI n’a été oubliée elles ont toutes paru systématiquement même lors de grèves, quand il y a eu quelques grèves chez le syndicat du livre à l’époque mais GHI a toujours paru très très ponctuellement donc il y a eu un sérieux qui s’est installé et puis une reconnaissance de ce sérieux ; quand j’ai lancé Lausanne Cités par exemple tous mes grands clients suisse alémanique m’ont fait confiance et sont venus d’emblée dans ce journal à Lausanne, simplement parce qu’on leurs avait prouvé qu’à Genève c’était un journal qui avait une efficacité publicitaire et qui était sérieux.
R
Le nombre de tirage à Genève combien?
J

Aujourd’hui 250 milles, 252 milles…
R
Et à Lausanne?
J

160 milles voilà.
R
D’accord, donc c’est un journal juste incroyable, un gratuit avec combien des pages ? Combien d’employés aussi finalement?
J

Oui une quarantaine de personnes, une moyenne de 40 pages. Bon on a eu des périodes plus hautes, la presse a subit la crise comme GHI l’a subit, aussi peut-être un peu plus faiblement que les quotidiens, il y a eu je ne sais pas quelques années on a notre moyenne de pages annuelle était de 52 aujourd’hui on est a 40 bon compte l’été qui fait de très petit numéro évidemment, mais je dirais depuis le début de GHI on a toujours été sur une pante ascendante quelque part donc on a toujours gagné des parts de marché, on a le plus grand nombre de lecteurs de tous les médias Genevois depuis 20 ans, 25 ans, je dirais presque depuis toujours pourquoi.
R
Qu’est-ce que vous aimeriez dire encore, apporter comme anecdote peut-être?
J

Bon GHI ça a toujours été un journal un peu frondeur donc on a eu des… je dirais des périodes où on était reconnu un peu comme le canard enchainé de Genève, on a toujours été un peu le pourfendeur, le défendeur des causes perdues d’avance on a été souvent le journal qui donnait la parole aux opposants de tel ou tel projet qui ne trouvaient pas voie de presse auprès des quotidiens donc on leur refusait tout simplement de donner leurs arguments, je prends par exemple le déplacement du palais des expositions à Grand-Saconnex, les opposants qui étaient des commerçants de Plainpalais sont venus un jour trouver GHI en disant « écoutez vous êtes le seul journal d’opposition à Genève faites votre boulot on ne nous donne pas la parole chez les quotidiens », et on l’a fait mais on m’en a voulu pendant trente ans pourrais-je dire d’avoir donné, simplement donné la parole donc nous on jouait le jeu de la démocratie.
R
La démocratie… Et vous avez des répercussions pour avoir fait rien de …?
J

Et on a des répercussions évidemment on a toujours un petit peu je dirais cette image de journal frondeur, on essaye de faire autre chose que les quotidiens ça sert à rien de répéter ce que font les quotidiens donc on a souvent des informations qui nous viennent de gens qui viennent chez nous plutôt que dans un quotidien, on a souvent… on fait souvent des scoops, on a souvent été les premiers dans GHI, on était les premiers à faire un tram publicitaire et le TPG pourrait nous dire merci parce qu’aujourd’hui il fait un gros chiffre d’affaire là-dedans, on a eu la première Smart publicitaire à Genève, on était le journal qui avant à l’époque au début du SIDA distribuait deux cent mille préservatifs dans le journal c’était un truc incroyable qui était répercuté aux Indes, aux Etats-unis, au Canada, en Angleterre, dans le monde entier sauf à Genève évidemment les quotidiens se sont bien gardés de nous faire de la pub en disant qu’on a fait ce truc là, donc on a cette notoriété qui existe, qui est là et que j’essaye d’inculquer a mes nouveaux journalistes quand on en change, en leur disant : « reprenez un petit peu les antécédents de GHI, regardez les sujets forts qu’on a eu, les positions qu’on prenait à l’époque, on était je sais pas on luttait déjà pour la traversée de la Rade et j’était dedans les toutes premières années où c’est moi qui ai lancé l’idée de supprimer le samedi à l’école donc l’initiative a été faite par GHI, dans une première votation elle a été rejetée parce que évidemment elle n’était pas politisée et donc on n’avait aucune chance comme me l’avait dit à l’époque Jean-philippe Meyer. Ça a été repris quelques années après, ça a été accepté par le peuple, je dirais par une très très large majorité, enfin on a souvent été je dirais à la base d’idée…
R
Tout ces éléments d’ailleurs avaient été repris dans le quiz pour les lecteurs pour les quarante ans. Jean-Marie FLEURY, avant de nous quitter juste un petit mot sur ce canard en fait l’emblème évidemment du GHI, ce canard vert avec une couronne, quel est l’origine justement un clin d’œil au canard enchainé ou pas du tout?
J

Non pas vraiment… GHI c’est un canard je vais dire je l’ai toujours dit j’ai des employés qui me disaient : « Pourquoi mettre un canard ça dévalorise le journal », je disais mais non au contraire il faut accepter.
R
Le roi de canards.
J

C’est le roi de canard voilà, bon roi des canards dans son tirage, dans son nombre de lecteurs, dans ses prises de positions je veux dire voilà c’est un canard.
R
Et bien merci beaucoup Jean-Marie FLEURY, d’être venu nous parler de votre GHI.
J

Merci à vous.
R
Et on de retrouve bientôt pour une autre émission. Au revoir.
J

Merci.
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