Olivier NIMIS, Directeur du réseau REMICOM.COM, nous fait part de son expérience de plus de 20 ans dans le commerce de détail, il nous parle des effets de la crise sur le commerce de détail !

Ce sujet d’actualité vous est proposé par le réseau REMICOM.COM, le spécialiste et leader de l’achat, vente, cession, fonds de commerce, droit au bail, immobilier commercial et de la transmission de commerces et d’entreprises.

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Transcription de l’émission 27 : Monsieur Nimis La crise sur le commerce de détail

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Bonjour, bienvenue sur REMICOM TV, on va parler encore de la crise, a-t-elle changé quelque chose sur le marché du commerce de détail. Pour en parler Olivier NIMIS est avec nous. Bonjour
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Bonjour
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Alors cette crise a-t-elle un effet sur l’état des finances des commerçants, donc on parle du marché de détail des petites boutiques. Est-ce qu’on ressent encore ces effets de la crise ?
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On en a marre d’entendre ce mot, la crise, je crois qu’il faut le dire, on est dans un marché plus difficile, ce mot de crise qu’on entend à la radio et à la télé et qui perturbe tout le monde, bien sur que le commerce aujourd’hui est devenu plus difficile, les gens hésitent à dépenser, les gens stockent de l’argent à la banque ou sous leurs matelas, mais ont plus de peine à dépenser, oui on est dans un marché qui est plus difficile. Ça change un petit peu le paysage économique, c’est logique, je vais dire, quand vous dépensez moins. Voilà le commerçant fait moins de chiffre d’affaires, et s’il fait moins de chiffre d’affaires, il consomme moins de choses lui de son côté et la boule continue tout simplement
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Puisque ces commerçants font encore du stock ou est ce qu’ils travaillent en flux tendu?
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Alors, le premier réflexe quand on fait moins de ventes, c’est de dire, oh la la, on va faire attention à nos achats puisque les achats coûtent vite beaucoup d’argents, donc c’est la première chose qu’on coupe. Malheureusement que c’est la première chose qu’on coupe, c’est une erreur, c’est comme la publicité, il ne faut surtout pas la couper dans une période qui est plus difficile. Il faut surtout augmenter son budget publicitaire, de la communication et tout. Et bien, ce sont les deux erreurs que les commerçants font, moins de clients donc moins de stock. Le problème c’est que c’est une chaîne parce que les fournisseurs de ces boutiques font moins de stock aussi donc on travaille malheureusement plus en flux tendu aujourd’hui
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Et qu’affiche le baromètre du moral général des commerçants ? Ils ont encore banane ou c’était un peu la grimace ?
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Alors, bon c’est vrai que c’est difficile, il y a beaucoup de commerçants qui rouspètent, le commerçant, en général, pleure toujours de toute manière mais c’est vrai que c’est plus difficile, il y a des marchés, il y a des secteurs d’activités qui ont beaucoup de peines ces dix huit derniers mois, si on peut dire, le prêt-à-porter a beaucoup souffert. Il y a dans des commerces où on ressent moins ce problème lié à une crise. Pourquoi aujourd’hui même si le marché est difficile, vous allez continuer à manger donc vous allez continuer à aller à votre sandwicherie du coin, vous allez continuer à aller chercher des produits alimentaires. Par contre, vous allez peut-être faire plus attention à ce que vous allez dépenser aujourd’hui pour les habits ou chez votre esthéticienne. Donc, il y a des secteurs d’activités comme ça qui sont bien plus difficiles.
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Et est-ce que vous avez constaté que certains commerçants ont jeté l’éponge pour retourner dans le monde des employés ?
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Alors, il y en a quelques-uns malheureusement qui ferment, souvent, c’est des gens qui n’ont pas prévu qu’ils pouvaient, peut-être, avoir un problème pendant leurs périodes d’activité. Souvent, c’est des gens qui ont démarré avec peu de fonds propres. Alors, le commerçant qui est installé depuis vingt ans, même si aujourd’hui la boutique est un petit peu ancienne, et puis son chiffre d’affaires est assez stable, ou même le chiffre d’affaires est mois important que vingt ans en arrière, lui a déjà ressentie plusieurs effets du marché économique, des périodes d’euphorie et des périodes plus difficiles. Le nouveau commerçant qui aurait ouvert il y a dix huit mois, c’est clair que lui pensait qu’il allait ouvrir et gagner beaucoup d’argent tout de suite, il arrive dans un marché plus difficile. Moi, j’ai une théorie qui est bien à moi, je trouve que c’est une chance de démarrer une activité quand on est dans une période difficile puisqu’on apprend à bien faire les choses comme il faut et à bien mettre les choses en place…
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Dès le début
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Dès le début, au lieu de démarrer dans une période d’euphorie, si vous démarrez dans une période d’euphorie, tout va bien tout se passe bien, vous faites moins attention à certaines règles dans le commerce de détails et puis le jour où vraiment il y a un souci économique, et bien à ce moment là vous tombez. Donc, oui il y a des gens aujourd’hui qui ont moins prévu ce côté financier, ils ont fait moins de réserves ou qui étaient peut-être moins bien formés sur cette partie là, qui aujourd’hui quittent leurs activités pour revenir chez un employeur.
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Et y a-t-il un secteur d’activité qui est plus touché ou plus déprimé que les autres?
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Oui, comme j’ai dit tout à l’heure, c’est plutôt le prêt-à-porter, ou je vais dire tous les biens de consommation, qui sont un peu de l’accessoire, je vais dire, votre esthéticienne a eu beaucoup plus de peine cet hiver qu’au printemps, ce qui est tout à fait normal. Dans le prêt-à-porter, ils ont eu de la peine, dans la restauration traditionnelle, ils ont eu aussi beaucoup de peines. Maintenant, le climat est entrain de revenir, on va dire, dans une période un petit peu meilleure, je crois qu’on s’est habitués aussi à cette période difficile. On a eu beaucoup beaucoup de média qui ont parlé de cet effet de crise qui est forcément un effet qui est négatif sur le moral des consommateurs. Je crois qu’aujourd’hui, on a pris cette habitude en train de revenir dans les beaux jours, ça va redémarrer et puis on va serrer les pouces pour que l’économie reparte
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Et pour les salariés qui auraient été licenciés peut-être? Est-ce que certains sont prêts à se mettre à leurs comptes en ouvrant un commerce?
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Alors aujourd’hui, bien sur, c’est une demande, il y a énormément d’anciens salariés qui se sont retrouvés dans cette période de difficulté au chômage et qui pensent et qui aimeraient ouvrir une boutique. C’est bon, c’est des gens qui n’ont, malheureusement, aucune connaissance du commerce de détail et qui ont été des consommateurs pendant des années dans des boutiques. Ils pensent que c’set facile mais c’est un métier difficile, c’est un métier où il faut savoir gérer son stock il faut faire des heures, il faut être toujours bien souriant et bien dynamique, ce n’est pas toujours évident quand le marché est plus bas.
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Et quel secteur a le plus de succès pour des futurs indépendants ? A quoi vont-ils automatiquement ?
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Alors, de nouveau, ce n‘est pas à nous de donner un conseil, je crois qu’il faut vraiment prendre une activité ou faire une activité qu’on aime, il ne faut pas aller dans une activité parce que l’activité qu’on ne connait pas du tout. C’est une solution d’échec, ce n’est pas à nous d’orienter, c’est plutôt la personne qui désire devenir indépendant qui doit réfléchir à ce qu’il aimerait faire par rapport à ses passions, par rapport à ses loisirs, par rapport à ce qu’il ressent lui. Aujourd’hui, vous pouvez très bien ouvrir une boulangerie, vous pouvez très bien ouvrir un salon de coiffure. Est-ce que vous avez envie de faire un salon de coiffure ou une boulangerie ? C’est deux métiers différents avec des contraintes différentes. C’est vraiment une bonne réflexion qu’il faut faire avant de se lancer comme ça par hasard en disant que je vais ouvrir une boutique demain ou un salon de coiffure.
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Il faut longuement réflechir.
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Et en famille
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En famille, oui
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C’est important ce que madame ou monsieur, souvent, a un petit mot à dire et c’est un élément qui peut faire, aussi, la réussite ou l’échec dans une activité commerciale. Si on prend , j’ouvre la petite parenthèse, d’un restaurant, si vous vouliez ouvrir un restaurant aujourd’hui, si vous n’en parlez pas à monsieur et bien monsieur n’aura pas peut-être l’habitude de ne plus vous voir entrer avant 2 heures du matin ou monsieur n’aura pas l’habitude vous voir partir à 6 heures. Donc, ça peut créer des tensions dans un couple. Il faut bien bien parler toujours avec son conjoint de l’activité qu’on aime à mettre en place
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Merci Olivier NIMIS, on se retrouve une autre fois pour une autre thématique. A bientôt, au revoir
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