Remicom.tv reçoit Monsieur Jean-François PISSETTAZ, expert comptable en Suisse et en France pour la Fiduciaire de la Corraterie SA, il va nous révéler pourquoi la Suisse est devenue attractive pour les entreprises françaises qui souhaitent s’y établir.

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Transcription de l’émission 14 : Monsieur Pissettaz La Suisse est devenue attractive

R
Bonjour à tous nous allons parler encore une fois de la création d’entreprises, mais aujourd’hui spécifiquement, de l’installation d’un français en Suisse, alors on reçoit Jean-François PISSETTAZ, Bonsoir
J

Bonsoir
R
Fiduciaire de la Corraterie SA, donc vous êtes expert comptable en Suisse et en France et vous avez une expertise reconnue, donc pourquoi les chefs d’entreprises français s’intéressent-ils à la Suisse ?
J

Parce que, premièrement, la Suisse est un pays qui a une image internationale forte, qui a un beau drapeau, qui se vend bien et qui ce s’exporte dans le monde et vous avez des entreprises de droit français qui, globalement, ont envie d’avoir une entreprise en Suisse pour, je dirais, s’internationaliser de façon forte, ça c’est une des premières raisons. Ensuite, je vois venir des chefs d’entreprise qui trouvent des complémentarités par rapport à leurs activités et là c’est par exemple dans le domaine du médical, dans le domaine de la High-Tech vous le savez je ne veux pas le développer, nous avons des écoles fantastiques en Suisse du style de PFL en complément avec Grenoble, avec Lyon et tout donc il y a des forces importantes et là nous avons des synergies à développer, voilà pourquoi les chefs d’entreprises français s’y intéressent, mais certainement des allemands, des italien le font aussi par rapport à cette place dominante forte, nous parlons essentiellement de la Suisse francophone mais c’est vrai aussi avec la Suisse Alémanique et puis il y a aussi, tous ces chefs d’entreprises venant de la région parisienne, venant de la région lyonnaise et venant de la Haute-Savoie, eux aussi pour trois raisons, les entreprises parisiennes par exemple dans la distribution, dans le commerce, ont envie de venir implanter leur franchise, leur commerce, sur un territoire, si on parle de la partie francophone, parlant en français vous le voyez des marques, à oui, les lyonnais aussi avec une vision beaucoup plus juste parce qu’il sont proches et puis le savoyard tout naturellement parce que de toute façon la frontière il ne la voit plus et enfin de compte ils ont envie d’être bi-implantés au niveau de leurs affaires que ce soit aussi bien dans l’hôtellerie dans la restauration dans le commerce classique que dans la sous-traitance aussi. Voilà les raisons qui font que les français regardent beaucoup cette Suisse, on va dire francophone.
R
Est ce que c’est plus facile de gérer l’entreprise en France ou en Suisse?
J

Alors, il est clair que les règles de gestion, les règles de management sont quand même plus souple en Suisse qu’en France.
R
J’avais pensé le contraire
J

Non, les règles sont beaucoup plus souples en Suisse qu’en France parce que la Suisse est libérale, je dirais dans sa façon de voir et dans sa façon de penser, alors que, si vous voulez, en France nous avons un compte civile bien construit, c’est lié au site, par le fait même que la France est un grand pays de soixante cinq millions d’habitants, donc il faut régir de façon beaucoup plus réglementée tout le monde, donc je pense que les règles sont plus souples en Suisse.
R
En ce que concerne la fiscalité alors est ce que la fiscalité Suisse est plus attrayante que la fiscalité Française pour les entreprises ?
J

Alors tout dépend vers quelles entreprises on veut porter notre regard, il est clair que la Suisse est intéressante aux entreprises qui se portent bien. La Suisse n’est pas un pays qui donne des aides mais la Suisse est un pays qui accompagne les entreprises qui vont bien, et ce que j’appelle accompagner les entreprises qui vont bien, c’est celles qui sont globalement tournées vers l’export ou là je vais pouvoir bénéficier de réduction d’impôt importante, voir même d’une exonération totale pendant un certain nombre d’années. Et voilà un des attraits, en fait, ce qu’on aime bien en Suisse, on aime les entreprises performantes.
R
Oui absolument, que doit faire un chef d’entreprise quand il veut s’installer en Suisse, quelles sont les démarches?
J

Donc les démarches, premièrement, il ne faut pas qu’il regarde de la Suisse comme un beau soleil qui le brûlerait, donc lorsque les gens viennent me voir; je leurs dis premièrement vous avez envie de venir en Suisse, pour toute les raisons que je viens de l’évoquer, mais avez vous bien analysé votre marché, donc faire une analyse de marché, il est vrai qu’en Suisse il est plus difficile d’avoir des renseignements et des informations que par rapport à la France où on sait tout sur tout le monde, comme on dit toujours la sphère privée et moins protégée en France. Donc dans les démarches, il doit analyser son marché, ensuite quand il a bien analysé son marché, il doit surtout regarder s’il a les finances assurées pour gagner progressivement dans le temps. En Suisse on ne prête pas de l’argent, les banques ne prêtent pas de l’argent comme on peut trouver des financements au niveau du financement des entreprises en France. Il est plus difficile de se financer en Suisse, donc une entreprise qui voudrait venir en Suisse s’implanter sans avoir vu la finance, celle-ci a peu de chance, et puis après pour l’entreprise Française, qu’elle apprenne à être patiente, car les marchés ne se gagnent pas de la même façon en France pour que les gens prennent confiance en vous, et quand la jeune entreprise a bien appréhendé son marché, sa finance et la patience, après il faut qu’il sache travailler avec, certes il y a des frontaliers, mais il faut qu’il sache travailler avec des collaborateurs suisses, vivant en Suisse, étant suisses, parce qu’en fin de compte même si on parle la même langue nous avons des différences, et ça aussi c’est une des motivations, ou non, d’un donneur d’ordre de passer des commandes ou pas.
R
Il faut le dire, on le sait, il y a des différences assez fondamentales.
J

Tout à fait, on se croit si proches que parfois les français lorsqu’ils viennent, parce que nous partageons la même langue, comme avec un québécois, nous partageons la même langue, mais nous sommes quand même différents.
R
Et quel statut et quelle forme juridique doit-on mettre en place pour venir s’implanter en Suisse de la France ?
J

Alors vous avez deux possibilités, voir même trois, il y a la personne qui venir s’implanter tout simplement en nom, alors vous savez une personne qui vient de la France implanté à un nom, ce qui veut dire pour les Français, en décodant, en entreprise individuelle, je les mets toujours en garde car si à un moment donné, ils faisaient des mauvaises affaires, ils ne sont protégés de rien et c’est comme en France. Ensuite vous avez des entreprises qui globalement croient que de créer un établissement en Suisse c’est comme si c’était une société différente, non, c’est ce qu’on appelle une succursale et si les affaires ou si vous avez des procès en Suisse, sur leur activité Suisse dans cette succursale qui est fiscalisée en Suisse. Tous ces problèmes remonteraient sur la structure de droit Français, ce qui est d’ailleurs de la même façon, si une entreprise suisse venait s’implanter en France. Donc moi ce que je conseille à ces dirigeants c’est de créer une société en Suisse, soit une société à responsabilité limitée avec un capital minimum de 20 mille francs qui fait 13 milles cinq cent euros, avec le taux de change actuel, soit une société anonyme au capital de 100 milles Francs ce qui fait à peu près de 67 euros à créer. Voilà les deux formes, bien entendu si ces dirigeants, qui peuvent totalement diriger leur société tout en vivant en France, ils doivent quand même s’adjoindre dans une SARL, un co-gérant c’est pour s’assurer que l’étranger qui gère une société en Suisse ne fait pas n’importe quoi et ne partirait pas dans la nature en ayant laissé des dettes. Donc le co-gérant vivant en Suisse a une responsabilité pour accompagner, un petit peu comme chez les scouts, pour accompagner le gérant de la société, et dans les sociétés anonymes, c’est pareil, il faut un administrateur vivant en Suisse et je n’ai pas dit suisse, vivant en Suisse c’est à dire qu’on veut globalement une personne qui supporte une responsabilité et je trouve que c’est très bien.
R
D’accord
J

Alors qu’à l’inverse une personne vivant en Suisse peut créer une société en France sans avoir des co-gérants ou d’avoir d’administrateur vivant en France.
R
Oui, beaucoup de différences effectivement, j’imagine. En résumé ou en conclusion, Est-ce que vous conseillez, est-ce que vous allez pousser les gens en France à venir en Suisse. Et est-ce que vous allez quand même motiver un peu ces démarches ?
J

Moi, les gens qui viennent me voir, je leur dis, si vous avez un marché et je pense qu’il y a un marché pour un certain nombre d’entreprises, peut être pas pour toutes les entreprises, mais bien sûr, mais faites le dans les formes, faites le avec le temps parce qu’en réalité vous avez un amour pour la Suisse, vous avez une passion pour la Suisse et si vous avez cet amour, cette passion et le temps, fatalement dans un pays comme la Suisse vous réussirez.
R
C’est votre cas apparemment, d’avoir de l’amour pour la Suisse ?
J

Oui complètement, j’aime la Suisse
R
Très bien, merci beaucoup Jean-François PISSETTAZ d’avoir répondu à toutes ces questions. On se retrouve une autre fois pour une autre rubrique, une autre thématique
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