Remicom.tv reçoit Monsieur Pascal TOSO, Directeur de l’entreprise TOSO, entrepreneur, père de famille, il nous parle de la problématique et des challenges de reprendre la direction d’une entreprise familiale, après 4 générations (fondée en 1905) !   Ce sujet d’actualité vous est proposé par le réseau REMICOM.COM, le spécialiste et leader de l’achat, vente, cession, fonds de commerce, droit au bail, immobilier commercial et de la transmission de commerces et d’entreprises. Plus de 2000 offres sur www.remicom.com

Transcription de l’émission 11 : Monsieur Toso Entreprise familiale

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Bonjour à tous, bienvenue sur REMICOM TV, nous allons parler aujourd’hui, toujours dans cette thématique de la création, du fait de reprendre une entreprise, une entreprise familiale de par les générations et nous avons avec nous Pascal TOSO. Bonjour Pascal, bienvenue
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Bonjour
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Donc, vous êtes directeur de l’entreprise TOSO, et donc, vous êtes entrepreneur, père de famille de trois grands enfants, en tous cas, l’aîné, il me semble.
P

Tout à fait
R
Et puis donc, c’est une entreprise qui est depuis quatre générations, entreprise en nom. Vous ouvrez dans le domaine du bâtiment, il y a plus de cent personnes, cent employés à l’heure actuelle. Non, c’est le contraire, Il y a vingt ans il y en avait cent, à l’heure actuelle, une vingtaine.
P

Tout à fait
R
Donc vous allez nous expliquer un petit peu le pourquoi du comment. Et pouvez vous retracer, dans un premier temps, de manière brève les origines et l’histoire de votre société ?
P

Tout à fait, alors comme beaucoup des origines italiennes, comme le nom l’indique, et une création donc par mon arrière grand père qui a remonté du piémont et qui, de fil en aiguille, a fait prospérer cette entreprise qui a commencé par la peinture des panneaux CFF en définitive.
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D’accord, le grand père, c’était Louis ?
P

C’était Louis et s’en est suivi quatre générations TOSO qui ont fait grossir cette entreprise en réponse aux demandes du marché de l’époque
R
Donc, fondée en 1905…
P

Tout à fait
R
Ok, quelles sont les principales différences entre une entreprise en nom et une société telle qu’une SA?
P

Et bien, je crois que c’est une certaine conception du partenariat et de la clientèle dans la mesure où il y a une implication de l’entrepreneur, du patron vis-à-vis de sa clientèle, une marque de respect, un engagement, une certaine fiabilité aussi. Bien évidemment, il y a une implication réelle de l’entrepreneur au niveau financier, c’est clair qu’on ne peut pas se cacher derrière le paravent d’une SA
R
Et qu’est qui serait aujourd’hui la structure idéale?
P

Écoutez, la structure idéale serait précisément une société qui allierait les avantages des deux, c’est-à-dire, la volatilité entre guillemets d’une d’une SA avec l’engagement d’une SARL qui est encore perçue comme ça par la clientèle je crois
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Quelle est l’inconvénient majeur?
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-Alors, l’inconvénient majeur c’est un petit peu son avantage également, c’est-à-dire, qu’en cas de difficulté, l’entrepreneur est vraiment engagé et redevable vis-à-vis de tous ses créanciers, mais c’est aussi ce qui fait la force de la SARL vis-à-vis de la clientèle
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Moi je reviens sur le côté familial, d’avoir repris l’entreprise. Est-ce que c’était quelque chose qui devait se faire ? Est-ce que vous étiez content de le faire à l’époque ? Est-ce qu’il ne fallait pas casser ? Est-ce qu’il y avait une certaine pression ? Comment ça se passe? Est-ce qu’on a tous cette fibre d’entrepreneur ?
P

Non absolument pas, mais effectivement souvent, on voit des entreprises dites familiales qui se transmettent de génération en génération parce que baignant dedans dès le plus jeune âge, on entend parler de ça, on s’implique petit à petit et c’est tout naturellement qu’on monte un petit peu dans la hiérarchie de ce type d’entreprise, ça c’est clair. Alors tous ne le font pas mais c’est assez fréquemment le cas effectivement
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Et depuis, comment expliquez-vous le fait qu’il y avait énormément d’employés à l’époque, donc une centaine, plus que vingt aujourd’hui? Le marché a changé, est-ce qu’on voit les choses à la baisse ? ça s’est fait d’une manière graduée?
P

Ça s’est fait graduellement, oui mais le fait que le personnel baisse c’est une nécessité pour pouvoir répondre aux exigences du marché qui lui est beaucoup plus réactif. Il faut pouvoir se passer parfois de travail pendant une certaine période et pouvoir très spontanément répondre aux demandes de la clientèle en terme de cadence de travail, et ça on ne peut plus le faire avec des entreprises telles qu’elle l’a été par le passé de plus de deux cents personnes. Aujourd’hui, ce n’est plus possible
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Rappelez nous donc, dans les grandes lignes, vous faites dans le bâtiment, tous les métiers du bâtiment ?
P

Nous le faisions et encore une fois par souci de qualité et de productivité. Nous nous sommes spécialisés dans la plâtrerie et la peinture exclusivement désormais
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D’accord, et ce type de structure, est-il encore d’actualités ? Est-ce que vous encourageriez vos enfants à prendre votre succession ? Est-ce que vous vous y attendez ? Est-ce que vous le souhaitez ? Est-ce que vous les préparez déjà psychologiquement? Donc, l’aîné a dix sept ans…
P

Alors écoutez, les encourager, en ce qui concerne mes propres enfants, non, pas particulièrement, en revanche, je vois vraiment que la structure a un avenir dans la mesure où c’est réellement ce qui nous diffère d’aujourd’hui, une manière de travailler beaucoup moins impliquée. Je crois vraiment que c’est une marque de respect vis-à-vis de notre clientèle, d’engagement et je crois que c’est perçu comme tel. Et ça a réellement un avenir par opposition aux grands groupes anonymes, on voit beaucoup de petites entreprises qui sont convoitées et rachetées par des grands groupes qui viennent de l’étranger, et en définitive, ce sont souvent des rachats qui se soldent par des échecs commerciaux parce qu’il n’y a plus ce rapport humain qui lie le client et l’entrepreneur
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Donc c’est la réponse à la dernière question, donc l’avenir pour l’entreprise familiale au sein du marché actuel a encore de belles années devant elle, enfin devant lui en fonction de, évidemment que tout se relaie, se donne de manière, qu’il y ait un accord de la part des enfants, et puis aussi pourquoi pas une fille pour prendre l’entreprise…
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Oui bien sur
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Et on savait également qu’il y a votre femme qui travaille au sein de l’entreprise
P

Tout à fait
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D’accord
P

Absolument
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Mais vous n’avez pas tout à fait répondu à la question, à ce qu’ils vont répondre. Qu’est-ce que ça vous ferait si toutefois, aucun de vos enfants ne voulait reprendre ? ce serait tout à coup la fin après plus de cent ans sur le la marché de cette entreprise TOSO?
P

Affectivement, ce serait une déception bien naturellement, mais on ne sait que trop bien, qu’il faut aimer sa profession pour la pratiquer avec conviction. C’est cette conviction qui m’amène à être aujourd’hui un entrepreneur en nom et c’est à ce titre que je ne permettrais pas d’encourager un de mes enfants à faire une activité qui ne la passionne pas. Donc, il fera son chemin comme bon lui semble
R
Ils ont un papa très cool. Merci beaucoup Pascal
P

Merci à vous
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Merci à vous, on se retrouve bien sûr plus tard pour une autre rubrique
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