Olivier NIMIS, Directeur du réseau REMICOM.COM, nous décortique le système de la Franchise, encore mal connu ou mal aimé en Suisse. Dans tous les cas, pas assez pratiqué ! Pourquoi ? Franchisé, Franchiseur, emplacement numéro 1, coût, le lexique complet !

Ce sujet d’actualité vous est proposé par le réseau REMICOM.COM, le spécialiste et leader de l’achat, vente, cession, fonds de commerce, droit au bail, immobilier commercial et de la transmission de commerces et d’entreprises.

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Transcription de l’émission 7 : Monsieur Nimis Le système de la Franchise

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Bonjour, bienvenue sur REMICOM TV, on va parler aujourd’hui de franchise en matière d’entreprise, d’enseigne avec vous Olivier NIMIS. Bonjour
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Bonjour
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Alors, d’abord qu’est ce qu’une franchise ? Comment est ce que ça fonctionne ?
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Donc, c’est un système économique pour développer des affaires sur du multi points de ventes, si on peut dire ça, peut-être le meilleur exemple c’est nos amis avec un grand m, qui vendent des hamburgers
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Oui
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Donc, imaginez aujourd’hui que vous vouliez vendre un hamburger, si vous voulez vous installer toute seule, c’est impossible de faire du chiffre en vendant vos propres burgers, donc, vous êtes obligée de rentrer dans un système économique qui est connu dans une image, dans une renommée, dans un certain standard, un concept, donc, le franchiseur est la personne qui a le concept. Et puis après vous avez le franchisé c’est celui qui prend le concept du franchiseur, et ce système là est le système global de la franchise
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Ce n’est pas très connu en Suisse, ce n’est pas très démocratisé, comment on explique ça? Ça se fait moins peut-être qu’à l’étranger?
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Alors, il y a deux facteurs, on va dire, principaux. il y a le premier facteur qui est que nos rues sont petites, souvent, les franchiseurs veulent des emplacements numéro un, donc, les rues en Suisse sont souvent très courtes, donc on n’a pas la possibilité de mettre tout le monde. Et le deuxième point, le plus important c’est surtout le financement de son projet de franchise. Alors, je prends un exemple sur la France, on imagine que vous voudriez ouvrir une boutique de prêt-à-porter en France, votre franchiseur vous donne l’obligation de trouver un emplacement numéro un, donc un emplacement où il y a énormément de passages par rapport au concept et la clientèle du franchiseur. Donc, vous allez voir votre banquier, vous dites bonjour monsieur mon banquier, pouvez-vous me prêter un peu d’argent, je veux être franchisé de telle enseigne, je dois financer la reprise du bail, donc vous allez devoir dépenser cinq cents milles euro en France pour reprendre un bel emplacement. Votre franchiseur vous demande un droit d’entrée, souvent donc, vous allez encore payer quelque chose. Votre franchiseur va vous demander d’être dans dans les couleurs de son concept, dans sa déco, dans tout ce qui vient autour de son image, donc ça va vous coûter de l’argent ça coûte environ deux milles euro le mètre carré, très souvent, donc c’est beaucoup d’argent sur une boutique qui pourrait faire cent mètres carrés. En plus votre franchiseur va vous demander après de peut-être prendre du stock, de faire de la communication, etc… Donc, la réaction de votre banquier français c’est: bonjour, merci, bienvenue à la banque. Ils vont écouter votre projet, ils vont analyser votre projet, donc regarder la notoriété de l’enseigne et par rapport à ça, ils vont financer votre projet, on va dire, entre soixante et quatre vingt pour cent du montant, c’est-à-dire, si on s’est mis en France et que c’est un projet mis en France, vous allez mettre peut-être deux cents trois cents milles franc ou trois cents milles euro, ça dépend dans quelle monnaie on est, et ça vous permettra de pouvoir ouvrir la plus belle boutique ou la plus belle enseigne de votre franchiseur. En Suisse, malheureusement, le banquier ne réagit pas comme ça, alors ce n’est pas tout à fait de sa faute, c’est qu’il ne connaît pas très bien le marché, on n’est pas forcément très en avance dans ce domaine là, on peut même dire qu’on a vingt ans de retard par rapport à nos amis européens sur ce domaine là. Par contre le banquier suisse, lui ne prend pas en valeur la valeur du fond de commerce donc de l’emplacement. Il va peut-être vous financer sur l’agencement, je dis peut-être, et il va peut-être vous financer sur le stock. C’est-à-dire que si aujourd’hui vous deviez ouvrir une boutique, vous toute seule dans votre coin, et puis de prendre une enseigne, et bien malheureusement avec notre système de financement c’est vraiment vraiment difficile
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Puis, on n’a pas une grande marge d’activités, par exemple, si le franchiseur décide de changer complètement la déco de son enseigne, vous êtes tenu de le faire? Est-ce qu’il vous donne les moyens de le faire? Ou est ce que c’est pour votre pomme, entre guillemets ?
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Alors, en général quand vous démarrez dans un concept de franchise, donc votre franchiseur a des normes, a des choses bien claires, je veux dire vous avez des plafonds, les murs, le sol, vos rayonnages, tous ce qui vient dans la boutique ou dans votre activité doit être clairement défini, et vous ne pouvez pas en sortir, c’est-à-dire que si le franchiseur sa moquette elle est verte, vous n’allez pas mettre de la moquette rose. Donc, ça vous n’avez aucun moyen de sortir de son concept. Le franchiseur peut évoluer avec le temps, ça veut dire qu’un jour il peut être jaune voilà, et puis quelques années plus tard, il a besoin de devenir vert, c’est plus écologique
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Oui
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Voilà, si on parle toujours du même et…
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Je crois, je crois
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Voilà, et bien c’est clair que les boutiques vont devoir être réaménagées, le franchiseur va aider en général son franchisé à trouver la meilleure formule pour aménager. Alors, de nouveau, ça c’est un gros problème entre la Suisse et la France puisqu’on a l’avantage d’être dans la comparaison. En France, votre banquier tous les cinq ans va venir vers vous et vous dire: bonjour, est-ce que vous avez besoin d’argent pour embellir votre boutique ou éventuellement. Donc, si votre franchiseur a fait cette demande, c’est très facile d’aller vers son banquier. Malheureusement en Suisse, comme le banquier est moins prêteur, au moment où vous devez faire des aménagements ou des changements, c’est plus difficile parce que c’est vos sous et non les sous de votre banquier
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Exactement voilà, et en fait si on a envie de se mettre à son compte, ouvrir son entreprise, son commerce, son e-shop, c’est plus facile d’être franchisé en fait que de démarrer comme ça?
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C’est plus facile parce que votre franchiseur a pensé à tout. Votre franchiseur a pensé à la façon dont vous devez présenter votre produit, à la façon dont vous devez communiquer, comment vous parlez à vos clients, comment vous fidélisez vos clients. Votre franchiseur c’est le cerveau, c’est celui qui a le savoir-faire, qui a le concept et c’est quelqu’un qui a eu des échecs dans son développement. Donc, tous ces échecs là, il essaye de les améliorer au fur et à mesure ce qui donne théoriquement une entreprise de qualité. Imaginez que vous êtes toute seule dans votre coin, vous ouvrez votre boutique, et bien voila, le premier mois vous vous êtes peut-être trompée dans vos achats parce que vous ne saviez pas faire des achats, et bien votre stock il est pour vous, c’est poubelle ou c’est peut-être aux soldes si ça se vend aux soldes. Chez un franchiseur, ça n’existe théoriquement pas parce que le franchiseur a l’habitude, il a peut-être toute une série d’enseignes, ça peut-être, il a peut-être dix magasins comme vingt magasins comme mille magasins à travers le monde, et ce franchiseur là, et bien, il réfléchit sur les tendances, les couleurs, les tailles, comment on va présenter le produit sur les saisons, etc. Et ça c’est un gros gros avantage pour le franchisé. Un deuxième avantage pour le franchisé, c’est que vous pouvez être peut-être la meilleure vendeuse ou vous aurez peut-être beaucoup de plaisir à servir vos clients mais il y a peut-être dans votre entreprise, dans votre magasin un endroit où ça ne serait pas très fort dans la communication, peut-être je ne sais pas moi dans un domaine fiscal ou dans un domaine juridique… le franchiseur il est derrière, il vous donne ce coup de main, vous l’appelez, il y a une question il y a une réponse, le franchiseur doit à son franchisé ce genre de choses
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Est-ce que le franchisé n’est pas comme un gérant finalement?
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Alors non, le franchisé n’est pas un gérant, le franchisé c’est bien clair c’est, c’est un indépendant, juridiquement il est indépendant donc ce n’est pas un salarié, ce n’est pas un salarié déguisé, c’est vraiment son propre patron, simplement il a quelques obligations, c’est de respecter les normes et puis le savoir-faire de son franchiseur
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D’accord. je pense que c’est très clair, merci beaucoup Olivier
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Merci
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On se retrouve tous très bientôt comme vous voulez pour une nouvelle émission. A bientôt
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