Olivier NIMIS, Directeur du réseau REMICOM.COM, nous présente les centres commerciaux ! Les avantages et les inconvénients, pour un commerçant, de s’y installer. Qu’en est-il de la qualité de la clientèle et des obligations liées à un tel lieu ?   Ce sujet d’actualité vous est proposé par le réseau REMICOM.COM, le spécialiste et leader de l’achat, vente, cession, fonds de commerce, droit au bail, immobilier commercial et de la transmission de commerces et d’entreprises. Plus de 2000 offres sur www.remicom.com

Transcription de l’émission 49 : Monsieur Nimis Centre Commercial

R
Bonjour à tous, bienvenue sur Remicom TV. Nous allons parler aujourd’hui de l’installation de son commerce dans un centre commercial avec vous Olivier NIMIS. Bonjour
O

Bonjour
R
Alors, est-ce qu’on peut s’installer facilement dans un centre commercial quand on est un petit commerçant ?
O

Alors non, la réponse est non, tout simplement parce que les centres commerciaux sont, en général, avec des grandes enseignes, donc, on a souvent du COOP et des MIGROS dans les centres commerciaux en Suisse et ces centres ne désirent pas avoir de petits indépendants qui peuvent être une mauvaise image pour un centre commercial. Dans les centres, ils préfèrent, en général, d’avoir des chaînes qu’on retrouve dans plusieurs centres. Donc, c’est très difficile de rentrer dans un centre à part si vraiment on a un concept extraordinaire et le centre aurait besoin d’avoir cette nouveauté pour attirer de nouveaux clients dans les différentes surfaces commerciales.
R
D’accord, donc quelle est la différence entre l’exploitation d’un magasin dans un centre commercial ou en ville pour peut-être une même enseigne ?
O

Alors, si on est un petit commerçant, c’est clair que c’est difficile aujourd’hui de s’installer dans un centre commercial parce qu’il y a une gestion des horaires qui est difficile. Moi, je dis toujours attention dans un centre commercial, quand on est une petite entreprise, c’est beaucoup de contraintes puisqu’on a des horaires d’ouverture qui sont plus importants que dans le commerce de détails dans une ville traditionnelle, et on n’a pas la possibilité de fermer de temps en temps pour une pause. Il n’y a pas de vacances qui existent. Si vous êtes un commerçant, vous allez pouvoir gérer votre porte d’entrée en étant en dehors du centre commercial. Quand vous êtes dans le centre commercial, vous avez l’obligation de respecter les horaires d’ouverture et ça c’est une vraie contrainte si vous êtes tout seul et si vous êtes plusieurs, vous devez quand même réfléchir à la gestion de la planification des horaires et ça peut aussi engranger des frais qui sont vite importants par rapport au personnel. Je prends l’exemple d’une surface de cent cinquante mètres carrés, si vous l’avez en ville, vous pouvez l’ouvrir du mardi au samedi, de la façon que vous voulez, en disant voilà, on est fermés de 13H à 14H, ce qui vous permet d’aller manger, ce qui vous permet d’avoir une pause. En étant tout seul, vous pourriez gérer cent cinquante mètres carrés. En étant avec cent cinquante mètres carré dans un centre commercial, ça ne serait pas possible, ça serait ouvert du lundi au samedi avec la nocturne, avec l’horaire continu, vous n’auriez même plus le temps d’aller acheter un petit sandwich parce que vous ne pouvez pas fermer votre porte et mettre un petit panneau pour dire je suis de retour dans deux minutes. Donc, ça c’est une contrainte à laquelle il faut réfléchir. Mais, en général, pour réfléchir, le centre ne vous laisse pas rentrer très facilement, donc, ceux qui rentrent sont les enseignes..
R
D’un autre côté on n’est pas obligés, par exemple, si on a une enseigne à l’extérieur, de faire les nocturnes, les jours de nocturne
O

Non, il n’y a pas d’obligation, il y a des commerçants qui jouent le jeu et des commerçants qui ne jouent pas le jeu. Il y a des centres commerciaux qui font des nocturnes et des centres commerciaux qui ne font pas de nocturnes. Dommage, on n’arrive pas à avoir une certaine cohérence entre les commerces, mais c’est vrai qu’aujourd’hui de toutes manière des nocturnes pour moi personnellement, jusqu’à 9 heures, ça ne sert pas forcément à grand-chose. Alors, la vendeuse va vous dire c’est horrible puisqu’elle va rentrer tard, mais aujourd’hui, on a besoin de créer des zones horaires un petit peu différentes, 9h c’est trop tôt, on a besoin de pouvoir sortir du travail, d’aller manger au restaurant, peut-être d’aller faire un shopping une fois de temps en temps. Nos amis français savent le faire dans des périodes différentes des notres et on voit très bien quand nous nos centres commerciaux ne sont pas ouverts ici en Suisse, on voit qu’en France voisine, c’est ouvert et que tous les suisses courent de l’autre côté de la frontière. C’est bien dommage pour le commerce
R
Oui mais les différences des jours fériés d’un canton à un autre poussent souvent les jeunes Genevois de faire leurs courses dans le canton de Vaud. Enfin, c’est assez fréquent.
O

C’est vrai
R
Et quelle différence existe-t-il entre la clientèle d’un centre commercial et celle d’un magasin en ville ?
O

Alors, un centre commercial, c’est génial, c’est formidable parce qu’il y a tout le temps du monde. On va dire, bien sûr, il y a des périodes qui sont plus calmes dans la journée que d’autres, mais, vous avez toujours l’impression qu’il y a un flux de clients, il y a toujours la petite dame qui vient chercher son litre de lait et qui passe par votre boutique, ou le monsieur qui a l’habitude de venir boire le café dans le petit café de coin de votre boutique. Donc nous avons toujours l’impression qu’il y a du mouvement, que c’est très animé, c’est aussi assez sympathique un centre commercial, parce que vous êtes en contact avec d’autres commerçants relativement facilement, donc il y a de la complicité qui peut se passer, il y a un échange : le matin, vous arrivez, vous allez boire un café avec le commerçant de la boutique d’à côté, ce qui n’est pas tout à fait le cas dans du commerce traditionnel. Souvent, dans le commerce traditionnel, les gens ne se parlent pas, ils sont très vite concurrents, très vite il y a celui qui regarde l’autre en disant qu’est ce qu’il fait, pourquoi il le fait, comment il le fait. Donc, ça c’est un côté sympathique du centre. Le côté je dirai mois sympathique du centre, c’est que vous avez un commerce très spécialisé ou un commerce spécialisé, vous aurez besoin de donner un conseil où il y a un certain accord. Dans un centre commercial, les gens rentrent avec le chariot, avec les enfants qui vont tout toucher, la dame elle ne vous dit même pas bonjour en entrant dans la boutique, elle touche tout, elle pousse tout n’importe comment, elle va tout essayer sans rien acheter. Dans une boutique, comme vous êtes proche de votre client, il y a déjà le bonjour qui existe, il y a la notion de conseil et puis il y a une certaine notion de rapprochement de votre clientèle, qui n’est pas du tout le cas dans un centre commercial. C’est deux mondes qui sont différents et j’ai toujours fait bien attention entre le commerce de détails en boutique spécialisée et le commerce de détails dans un centre commercial où vous êtes dans une masse et vous avez beaucoup de gens qui se promènent, qui ont du temps à passer. On a toujours l’impression dans les centres commerciaux que c’est formidable, moi j’adore comme occupation de temps en temps d’aller le week-end dans un centre commercial et je m’installe et je regarde, je me mets à observer les gens. Et la nouvelle tendance est que les centres commerciaux deviennent des centres de loisirs aussi.
R
C’est un peu la vie au centre… ça se médicalise, on doit pouvoir tout trouver…
O

Exactement, ce qui est sympa, ce qui est très sympa mais en tant que commerçant, c’est aussi une approche qui est différente de la boutique traditionnelle
R
Olivier NIMIS, merci, pas de derniers conseils, éventuellement, donc on sait qu’il faut une image de marque, quand on est une petite enseigne, on ne peut pas comme ça aller s’installer facilement dans les centres commerciaux
O

Tout le monde veut absolument ouvrir dans un centre commercial. Quand vous voulez ouvrir une boutique c’est mieux d’aller aujourd’hui dans le super grand centre commercial que de s’installer dans une rue secondaire. Mais, ce n’est pas possible, c’est un rêve, ça coûte déjà trop cher, les loyers sont chers
R
C’est encore plus cher que dans une grande rue marchande, d’une artère connue ?
O

Celui qui est dans une grande rue de marchande d’une artère connue, a la possibilité de payer des loyers relativement importants. C’est des gens qu’on peut, peut-être déjà trouver dans les centres commerciaux. Si on prend les enseignes de prêt-à-porter, on les trouve très souvent dans les centres commerciaux et dans les rues principales des différents centres du centre-ville. Si vous êtes un petit commerçant de coin, vous ne pouvez pas accéder à ce genre de choses, vous ne seriez pas dans un premier temps dans la rue principale. Vous devez commencer par la rue juste à côté. Ils sont quand même importants dans un centre commercial, mais, de nouveau le loyer est toujours proportionnel. Est-ce que aujourd’hui il faut payer un petit loyer puis ne pas forcément avoir des gens qui passent devant la boutique ? Il faut peut-être payer un petit peu plus pour avoir du monde tout le temps, parce qu’on est dans un endroit magnifique, et le centre est quand même un endroit magnifique, au niveau du mouvement pas forcément des affaires, mais du mouvement.
R
Est-ce qu’il y a des différences, par contre, de locations d’endroits suivant les centres commerciaux dans une grande ville comme Genève ? Est-ce qu’il y a des grosses différences ?
O

Il y a des centres commerciaux magnifiques, je crois que Balexert est une référence à Genève, qui est un centre extraordinaire, et puis on a des centres aujourd’hui qui sont moins bons et dans ces centres moins bons, c’est clair qu’on n’a pas les loyers de Balexert. Donc, il y a des différences par rapport au centre, et il y a aussi des différences sur l’accès au centre : il y a des centres commerciaux qui souffrent, qui ont peut-être, je vais dire un manque d’enseignes, les enseignes ne s’intéressent pas à s’installer dans ce centre. Donc, c’est des centres qui sont plus ouverts à recevoir la petite boutique du coin avec le concept plus ou moins original. Donc eux, ils vont vous laisser entrer plus facilement mais aujourd’hui, Balexert, c’est un centre qui a énormément d’enseignes, qui a une très bonne mixité des produits. Aujourd’hui, si vous n’êtes une enseigne internationale ou une enseigne nationale très connue, ou vous n’avez pas le super produit ou le super concept, malheureusement vous ne rentrez pas
R
Ou pour vendre des gaufres éventuellement ?
O

Balexert ne vous acceptera pas puisqu’elle a déjà quelqu’un en bas qui a des crêpes et des gaufres
R
Très bien… On sait où vous trouver le weekend. Merci beaucoup Olivier NIMIS pour tous vos conseils, et on se trouve bientôt pour une autre thématique. Au revoir.
Partager sur