Remicom.tv reçoit Monsieur Jérôme FAVOULET, Directeur de FONDETEC, Fondation pour dynamiser la création d’entreprise à Genève. Nous saurons tout, sur son fonctionnement, ses buts et à qui s’adresse t’elle ! Quels sont les critères pour obtenir un financement de la FONDETEC.

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Si pour une raison quelconque vous n’arrivez pas à visionner la vidéo, vous pouvez retrouver ci-dessous la retranscription entière de l’émission :

Transcription de l’émission 12 – Monsieur Favoulet Création d’entreprise :

R
Bonjour à tous, bienvenue sur Remicom TV. Nos allons parler aujourd’hui de financement avec Jérôme Favoulet, directeur de FONDETEC. Alors, éclairez notre lanterne pour ceux qui ne sauraient pas ce qu’est la FONDETEC… En quoi consiste votre société?
J
La FONDETEC est une fondation qui a été créée par la ville de Genève. L’objectif de cette fondation est de dynamiser le tissu économique de la ville en favorisant l’implantation d’entreprises, mais également la création d’emplois.
R
Donc on est en plein dans le financement pur et dur de nouvelles entreprises… A qui vous adressez-vous exactement?
J
Alors, à toute entreprise, quel que soit son secteur d’activité à partir du moment ou leur siège est sur la ville de Genève et également une partie de leur activité.
R
Donc on entend par entreprise tous les secteurs confondus, ça peut être le restaurant, la boutique, c’est un large éventail ?
J
Tout type. ça va effectivement de la personne qui va se lancer seule et créer son emploi, peut être dans le conseil ou dans une activité artisanale, jusqu’à des gens qui vont monter une entreprise industrielle avec des gros investissements notamment au niveau machines ou à la recherche et développement.
R
Qu’est ce que vous apportez alors à ces créateurs d’entreprises ?
J
Alors en fait, ce qu’on apporte c’est assez simple, finalement c’est un financement. Pourquoi il y a la nécessité qu’un acteur dépendant du public apporte du financement ? Tout simplement parce que les entreprises en démarrage et les entreprises qui ont connu des phases plus difficiles en terme de ressources financières ne correspondent pas aux critères bancaires, elles représentent un risque trop important pour les banques. Donc à ce moment là, les banques refusent d’octroyer des crédits et pour sauver ces entreprises ou leur permettre de se développer, pour leur permettre de créer à nouveau des emplois, on va leur octroyer un crédit. On intervient sur des montants entre 5000 et 500.000 Francs. Donc finalement certains vont le considérer comme un acteur du micro-crédit à la genevoise, parce que c’est vrai que par rapport à des pays émergents on n’est pas du tout sur les mêmes montants.
R
D’accord, mais il y a des conditions quand-même. Tout le monde ne peut pas accéder à ce crédit là ?
J
Tout à fait, alors les conditions sont essentiellement basées sur le territoire de la ville, mais également les conditions portent sur la qualité des emplois que vous souhaitez créer. Est-ce que vous respectez les conventions collectives ? Est-ce que vous respectez l’égalité entre hommes et femmes ? Est-ce que vos fournisseurs ont une volonté sociale dans leur activité ? Et est-ce que finalement il y a une valeur ajoutée perçue pour la collectivité dans le développement de votre entreprise ?
R
En moyenne vous en refusez combien ?
J
Alors, ça dépend des années. On n’a pas un chiffre de refus à l’année ou d’acceptation, ça dépend du niveau des dossiers qui nous sont présentés, mais on va dire qu’en moyenne c’est à peu près 1 sur 2 quand même.
R
Donc c’est une bonne moyenne, et avec la crise quelles sont les répercussions dans cette année écoulée ?
J
Au niveau de la crise, généralement quand il y a une période de crise, les gens hésitent un petit peu à se lancer dans une création d’entreprise. Donc on a moins de dossiers de démarrage, par contre, ce qu’on observe c’est qu’on a plus d’entreprises qui sont des entreprises existantes et qui rencontrent des difficultés passagères. Cette crise a notamment été marquée, finalement, par le rallongement des délais de paiement. Les gens avaient l’habitude de recevoir les paiements de leurs clients à 30 jours, et puis le fait que les clients mettent un peu plus de temps à payer, qui tombe sur une moyenne de paiement à 60 jours, fait qu’ils ont un besoin de se qu’on appelle le fond de roulement, c’est à dire l’argent qu’ils ont prêté finalement à leurs clients et à ce moment là on doit les aider et leur permettre de leur accorder un financement qui leur permette d’attendre que les clients les payent.
R
Est-ce que vous avez un autre suivi sur la durée ? Une sorte de coaching ? Ou est-ce que c’est uniquement le financement de départ. Vous êtes investis de cette manière là également sur la durée ?
J
Bien sur qu’on s’investit puisque finalement on confie l’argent de la fondation à ces entreprises, notre objectif est bien sur de le récupérer et que ça permette de créer des emplois. Donc, pour ces deux objectifs, pour récupérer aussi et faciliter le remboursement, notre objectif c’est que l’entreprise marche le mieux possible et également cette santé financière et cette santé économique va lui permettre de créer plus d’emplois. Donc petit à petit, au fur et à mesure des années, on a développé du coaching avec une équipe de 5 gestionnaires qui chacun ont une spécialité, on a par exemple une personne qui est spécialisée en finance et comptabilité, qui a la particularité à la fois de faire la comptabilité des finances de notre fondation mais également de conseiller les entrepreneurs. Alors pourquoi c’est important, et j’ai insisté justement pour développer cette particularité d’avoir à la fois des gens qui ont un rôle en interne et qui conseillent sur ce même domaine à l’externe, c’est tout simplement pour qu’ils soient au fait de toutes les nouveautés. Vous recevez un nouveau CD-ROM pour les déclarations d’impôts, si vous avez un consultant qui fait occasionnellement du conseil mais qui n’a pas l’activité, il ne va même pas être au courant qu’il y a un nouveau CD qui arrive. Donc, c’est vrai que l’objectif c’est qu’ils soient au quotidien dans la pratique de la matière qu’ils vont conseiller et de ce fait là on aura une meilleure qualité de conseil.
R
En vous basant sur votre expérience, quels sont les principaux problèmes auxquels sont confrontés les créateurs ?
J
Il y a des statistiques qui existent, on dit que la première cause de défaillance des entreprises en démarrage, c’est le manque de liquidité. Ce manque de liquidités est lié à deux aspects. Le premier aspect est qu’il est très difficile de faire des prévisions financières, généralement, ça équivaut à faire une prévision sur l’avenir, l’avenir est incertain, ce n’est pas toujours facile de prévoir même le temps qu’il va faire à plusieurs jours. Donc c’est vrai que par rapport à ces difficultés là, c’est encore plus difficile de savoir quel volume d’affaires on va faire dans deux ans ou trois ans. Donc il y a cette première difficulté, puis la deuxième difficulté c’est que les gens sous-estiment généralement le besoin de liquidité d’une entreprise. C’est beaucoup plus facile pour eux d’estimer combien ça va coûter de mettre l’entreprise en route (le coût de la création d’entreprise), donc on va devoir déposer une caution pour le loyer, on va devoir acheter des machines et finalement ils ont l’impression que le premier jour où l’entreprise va ouvrir, elle va déjà arriver à générer suffisamment de liquidités, mais ce n’est pas vrai ! Il y a tous les premiers mois où l’entreprise dépense plus qu’elle ne gagne et quelque part elle doit avoir cette réserve là. L’autre élément qui correspond plus aux entreprises où on a plusieurs associés, la difficulté est effectivement de s’entendre entre les associés, tout simplement parce que l’entente entre différentes personnes est d’autant plus difficile qu’on passe un nombre important d’heures ensemble, qu’on partage des situations difficiles qui peuvent être des sources de tensions, ou quand les choses ne se passent pas comme on veut, certains ont tendance à reporter la faute sur l’autre et c’est vrai que c’est une source importante de dysfonctionnement de l’entreprise.
R
Donc vous, vous intervenez là aussi quand vous avez justement des associés, ils viennent vous voir ensemble, est-ce que vous faites des tests de conflit psychologiques pour voir si les gens peuvent s’entendre ? est-ce que vous sentez très vite ce genre de choses, les petites défaillances ?
J
C’est vrai que nous ce qu’on a constaté c’est deux éléments, le premier élément c’est que les gens ont tendance à bien s’entendre quand chacun a « son vrai carré de compétences » et que l’autre lui fait confiance sur cette zone là. Si vous avez par exemple 4 ingénieurs qui s’associent, celui qui va s’occuper de la technique va avoir les 3 autres qui regardent par dessus son épaule et prêts, finalement, à le réprimander à la moindre erreur alors que celui qui va faire la comptabilité tout le monde s’en fiche un peu, personne ne va le regarder. Et puis l’autre élément c’est que l’idéal c’est quand même de bien prévoir les sources de conflits et surtout de mettre en place, avant qu’ils n’arrivent, une méthode pour les régler. Exemple, quelque chose qui est tirée historiquement du contrat de mariage, c’est le principe, c’est à dire que c’est de se dire si jamais il y a un problème entre nous comment on fait pour le régler, ça évitera d’avoir des procédures juridiques très longues qui généralement pénalisent l’entreprise.
R
Et bien Jérôme Favoulet je vous remercie beaucoup d’avoir éclairé nos lanternes en matière de financement, bonne continuation.

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